Je veux ma part de Terre - Île de la Réunion
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"Je veux ma part de Terre" de Frédéric Lambolez et Jean-Marie Pernelle, 66', 2020, Production En Quête Prod/TV78
Résumé
Et ça commence par la construction collective d'un boucan, une petite cabane sur son terrain de Langevin, dans le sud sauvage de l'île, où il cultive du gingembre et des arbres fruitiers, une bonne occasion de mettre la main ensemble.
Intention des réalisateurs
Installés depuis 20 ans sur l'île de la Réunion, nous avons subi de nombreux changements sociétaux. Sur cette île française de l'Océan Indien, les transformations ne se font pas dans une temporalité normale. Tout est brusque et brutal. Du jour au lendemain, une nuée de scooter pétaradant naissent comme par enchantement dans le paysage réunionnais auparavant calme et tranquille, les toits se couvrent de paraboles. Soudain, sur les marchés, apparaissent des tomates calibrées sans « défaut » mais sans saveurs, des oignons gros comme des poings se retrouvent sur les étals, les fast-foods entament la marche vers la mal-bouffe, la voiture devient indispensable... Les réunionnais, eux, subissent sans rien dire et puis c'est la modernité qui veut ça, pourquoi n'aurions nous pas ce qui est la norme en France métropolitaine ? Kom di kréol : nou lé pa plis, nou lé pa moin. De notre point de vue, toutes ces transformations ont été imposées aux réunionnais sans qu'on leur demande vraiment leur avis, en s'appuyant sur une organisation de la société où seul l'avis des élites est susceptible d'être écouté et suivi. Ici, la citoyenneté reste un vain mot et encore un espace à conquérir. Et les réunionnais doivent prendre leur place dans les débats de société qui animent la Réunion pour ne pas laisser les « notables » seuls, décider de l'avenir de l'île.
Ce documentaire explore la possibilité d'une autre voie à travers un personnage principal, Bruno Rivière, agriculteur réunionnais reconnu qui a décidé, avec ses dalons du sud de l'île, de cultiver BIO dans une île où les mentalités ne sont pas encore prête à changer. Ce film a le même caractère engagé et citoyens que tous nos films documentaires précédents mais il est en rupture complète au niveau de la narration et de la mise en image.